No olvidemos a quienes desde la infancia cargan el pesado yugo de la discriminación. Su vida al ras de la tierra, pasa desapercibida por nuestra vista.

Opinion | L’espoir renaît


Mexico, le 15 janvier 2019. Cinquante-deux mois après la disparition forcée de 43 jeunes normalistes de l’école Raúl Isidro Burgos d’Ayotzinapa, la Commission présidentielle pour l’accès à la vérité et la justice dans l’affaire Ayotzinapa a été présentée.
Après la disparition de 43 étudiants, le gouvernement fédéral a tout d’abord refusé d’ouvrir une enquête, déclarant qu’il s’agissait d´une affaire concernant le gouvernement local. L’occasion de mener une enquête effective dans les premiers jours aurait été perdue. Deuxièmement,le gouvernement fédéral a tardivement repris ses recherches mais il est parvenu à une conclusion sans preuve scientifique, ce qui a causé des souffrances supplémentaires aux parents des étudiants. En troisième lieu, il semblait y avoir un espoir de mener une bonne enquête avec l’arrivée du GIEI, mais le gouvernement, énervé, a pratiquement expulsé le groupe d’experts. Un quatrième moment a été caractérisé par la gestion du cas, tombant dans une impasse.
À l’arrivée du gouvernement actuel, les parents des 43 étudiants se sont rapprochés de celui-ci et le 26 septembre, la première réunion s’est déroulée avec André Manuel López Obrador en tant que président élu. Durant celle-ci, il s’est engagé à créer une Commission de la vérité, pour laquelle il publierait un décret et créerait le nécessaire pour promouvoir le contrôle international.
Le 3 décembre, après son entrée en fonction, il a publié le décret par lequel il a ordonné la création de la Commission de la Vérité et l’Accès à la justice dans l’affaire Ayotzinapa.
Le 15 janvier de cette année, la commission mentionnée a été présentée publiquement dans la salle historique nommée révolution du ministère de l’Intérieur.
Cette nouvelle étape est très importante pour les parents des 43 étudiants. Comme ils l’ont exprimé ici, l’espoir de «retrouver nos enfants» renaît, mais ils perçoivent également un nouveau traitement de la part du gouvernement. «C’est la première fois que nous entrons dans ces bureaux sans avoir à manifester.» C’est la première fois qu’ils sont traités comme des victimes et non comme des dissidents politiques.
Les paroles émotionnelles, sincères et convaincantes de Don Emiliano Navarrete Victoriano, père de José Ángel Navarrete González, étudiant disparu, ont résonné dans cette même salle de réunion: «Le 3 septembre 2014 était la dernière fois que j’ai vu mon fils, il est venu me voir à la maison, je lui ai parlé, José Ángel Navarrete González, j’ai dit, mon fils, je t’aime tellement et où que tu sois, je vais aller te chercher. Je n’ai jamais pensé ou imaginé pourquoi j’ai dit ces mots. Je suis allé travailler, je suis un maçon et il y a quelques jours – le 26 septembre 2014 – une agression lâche et inhumaine contre nos jeunes normalistes d’Ayotzinapa est perpétrée par des éléments de sécurité de la ville d´Iguala, dans l’État de Guerrero, où la police municipale est présente. Ainsi que l’armée et les services de renseignement surveillant ce qui se passait, tirant sur des jeunes, c’était la police fédérale et, messieurs, ils ne faisaient absolument rien «, a déclaré Don Emiliano Navarrete.
De la même manière, Mme Cristina Bautista Salvador a déclaré: «Ce que nous voulons, c’est que nos enfants reviennent afin qu’ils réalisent leurs rêves. Leur seul crime de nos enfants était d’être des étudiants d’Ayotzinapa. C’est pour cela que nous sommes toujours là. C’est plus difficile lorsque c’est leurs anniversaires et que nous ne puissions pas les embrasser. Ça fait cinq décembre que nous ne passions ensemble.»
Les paroles des parents des 43 étudiants contiennent la douleur et les souffrances de ces dernières années, aggravées par les mauvais traitements et les mensonges du gouvernement précédent, qui était déterminé à cacher la vérité et à entraver l’enquête. Chaque mot et chaque larme des parents ont touché les personnes qui assistaient à l’événement. Malgré la douleur, il y avait aussi une atmosphère d’un nouvel espoir qui marquait une nouvelle façon de trouver vérité et justice. L’échange se termina par l’engagement du gouvernement d’enquêter toutes traces de vie des 43 étudiants. Cet engagement est condensé dans les mots du sous-secrétaire des Droits de l’homme, de la Population et des Migrants Alejandro Encinas Rodríguez: «la vérité est qu’il n’y a pas de vérité» dans l’affaire Ayotzinapa
La ministre de l’intérieur, Olga Sanchez Cordero, a également réaffirmé sa conviction de trouver la vérité en déclarant: «Je demande le plus grand effort des membres de la Commission de produire des résultats et d’aboutir avec la vérité, nous en avons la preuve, mais nous devons également écarter les faux éléments, ainsi qu’écarter les irrégularités connues lors des enquêtes précédentes «.
La présence de Marcelo Ebrard, secrétaire des Affaires étrangères, et Arturo Herrera, sous-secrétaire du ministère des Finances, était importante pour démontrer que des hauts fonctionnaires de l’état feraient partie de la Commission pour la vérité et qu’ils s’engagent à la recherche des 43 étudiants disparus.
La Commission pour la vérité et l’accès à la justice dans l’affaire Ayotzinapa sera formée par le sous-secrétaire des Droits de l’homme, de la population et des migrants, le sous-secrétaire des Droits de l’homme et aux Affaires multilatérales du ministère des Affaires étrangères, le ministère des finances et du crédit public, cinq parents d’élèves disparus et quatre membres d’organisations de défense des droits de l’homme qui ont accompagné les parents des 43 étudiants. Ils peuvent demander et avoir accès aux informations concernant le cas, visiter des endroits où il existe une présomption de données ou de preuves relatives aux étudiants disparus et interroger des personnes qui disposent d’informations précieuses sur leur localisation.
Cette Commission établie les bases de la justice transitionnelle du Mexique, grâce à laquelle les victimes de violations graves des droits de l’homme peuvent accéder à la vérité, à la justice, à la réparation du préjudice subi et obtenir des mesures de non-répétition.
Face à la crise humanitaire dans laquelle se trouve le pays et aux violations historiques des droits de l’homme, il faut s’efforcer de créer des mécanismes de cette nature permettant aux victimes d’obtenir justice. Avec la Commission, l’espoir est renouvelé pour ce Mexique, blessé par les morts et les disparitions.

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